Message des évêques et abbés territoriaux de Suisse à l’occasion du Dimanche des malades 2020 (1.3.2020)

«Venez à moi, vous tous qui peinez et ployez sous le fardeau, et moi je vous soulagerai » (Mt 11,28).

« Les paroles que Jésus prononce : « Venez à moi, vous tous qui peinez et ployez sous le fardeau, et moi je vous soulagerai » (Mt 11,28) indiquent le mystérieux chemin de la grâce qui se révèle aux simples et qui apporte un soulagement à ceux qui peinent et sont fatigués. Ces mots expriment la solidarité du Fils de l’homme, Jésus-Christ, face à une humanité affligée et souffrante. »

C’est ainsi que le pape François commence son message de cette année à l’occasion de la 28e Journée Mondiale du Malade. Le Pape demande de ne pas seulement soigner le malade mais impérativement d’en prendre soin pour qu’il reçoive toute l’humanité et la compassion dont il a besoin. Car toute maladie a également une incidence relationnelle. « En outre, à côté du malade, il y a une famille qui souffre et qui demande, elle aussi, réconfort et proximité ». Elle non plus ne doit être ni oubliée ni négligée.

Les évêques suisses se sont laissés guider par ces principes dans les directives qu’ils viennent de publier sur l’accompagnement des membres d’organisations d’aide au suicide. Ils ont essayé d’avoir une vision globale de la situation difficile dans laquelle se trouvent ces personnes et d’y inclure l’accompagnement pastoral de leurs familles.

« Chers frères et sœurs malades, la maladie vous place d’une façon toute particulière parmi ceux qui sont « fatigués et opprimés », ceux qui attirent le regard et le cœur de Jésus. C’est de là que vient la lumière pour vos moments d’obscurité, l’espérance pour votre réconfort. Il vous invite à aller à lui : « Venez ». En lui, en effet, les inquiétudes et les interrogations qui surgissent en vous, dans cette « nuit » du corps et de l’esprit, trouveront de la force pour être traversées. »

Le pape compare l’Eglise à l’auberge dans laquelle le bon Samaritain a amené l’homme gravement blessé (Lc 10,34). Il souligne la primauté de la « personne » sur le « malade » dans nos rapports avec des malades. « Par conséquent, votre action doit tendre constamment à la dignité et à la vie de la personne, sans jamais céder à des actes de nature euthanasiste, de suicide assisté ou de suppression de la vie, pas même quand le stade de la maladie est irréversible. »

Dans la droite ligne de ses prédécesseurs, le pape François réaffirme l’intangibilité de la vie du malade : « Rappelons que la vie est sacrée, qu’elle appartient à Dieu et, par conséquent, qu’elle est inviolable et qu’on ne peut en disposer (cf. Instr. Donum vitae, n. 5; Enc.  Evangelium vitae, n. 29-53). La vie doit être accueillie, protégée, respectée et servie, de la naissance à la mort : c’est à la fois une exigence tant de la raison de de la foi en Dieu auteur de la vie. Dans certains cas, l’objection de conscience est pour vous le choix nécessaire pour rester cohérents au « oui » à la  vie et à la personne. »

Il pose ainsi aussi clairement les limites de l’accompagnement spirituel et de l’action pastorale. Le pape invite, pour finir, les institutions et les personnes qui en ont l’autorité à donner accès aux soins médicaux à tous les malades, selon les principes de solidarité et subsidiarité. Il remercie tous les volontaires qui se mettent au service des malades.

C’est dans cet esprit que je souhaite vous transmettre les vœux et la bénédiction des évêques et abbés territoriaux de Suisse à l’occasion du Dimanche des malades, célébré le 1er mars 2020.

Au nom de la Conférence des évêques suisses

+ Marian Eleganti

Giornata del Malato 2020